L’autre jour, j’ai fait quelques photos d’ une manifestation des Brésiliens de Genève devant le siège de l’ONU, en soutien aux revendications des gens de leur pays qui se battent pour plus de justice sociale et surtout moins de corruption, plus d’écoles, plus d’hôpitaux et moins d’importance pour le foot. J’aurai deux ou trois remarques à faire. La première, c’est que le siège et le rôle de l’ONU ressemblent de plus en plus au siège (chaise au pied cassé) qui lui fait face. Cette instance mondiale dont le rôle est de réguler ou de faire baisser les tensions dans le monde est devenue bancale, inaudible, aussi utile que cet siège impotent. La deuxième, cette manifestation était bon enfant, chaleureuse, dans une bonne humeur mais soulevait de réels problèmes, une grande inquiétude, un vrai souci d’être solidaire même si la plupart d’entre eux reconnaissent leur situation privilégiée et sont également reconnaissant à la Suisse de leur avoir permis de l’avoir. La troisième, c’est que nombre de réactions à mes photos, de mes amis Suisses ont été mitigées voire un tantinet hostiles, à tout le moins légèrement moqueuses. C’est vrai qu’il n’y a eu ni violences, ni cassages, ni saccages et que donc, sans ces ingrédients, cette manif ne pouvait être qu’une fête entre brésiliens avec stands de bouffe et de boissons et Salsa endiablée. Je voudrais répondre, qu’une manif respectueuse de ses droits et devoirs est une belle manif réussie et que le calme permet au message de mieux passé puisque rien ne vient troubler ou assombrir ce message. Je voudrais répondre également que les brésiliennes ou brésiliens que je connais ne sont pas que jolis culs (quoique, mais cela n’empêche pas la pertinence du message politique), qu’elles ou qu’ils ne sont pas uniquement la tête dans une guitare, les mains en Salsa, la bouche en caïpirinia et qu’ils ont une réelle conscience politique de ce qui se passe là-bas, chez eux mais aussi ailleurs et en Suisse. Et surtout ce qui m’a frappé, c’est le remise en question du dieu football. Qu’au nom de ce jeu de ballon, on ne peut plus faire n’importe quoi et notamment des stades délirants de dépenses et de grandeur inutile quand la moitié du peuple vit misérablement et ne pourra qu’admirer ces stades de l’extérieur. Mais je laisse à d’autres de mon journal parler et mieux des problèmes du Brésil. Et notamment de la corruption gigantesque. Et dire que Blatter omnipotent président de la Fifa, cautionne le tout. Carton rouge, à tout le moins, pour ce monsieur., ce César (Néron ? Calligula ? ) des jeux de pieds-ballon. Alors Blatter étant Suisse, c’est peut-être cela qui a gêné mes amis suisses. Je ne crois pas. Peu importe, je tiens aussi à dire qu’il n’y avait ni stand de bouffe, ni boissons. Mais de belles pancartes très explicites. Et une grande fierté d’être Brésiliens, de ce grand pays. Et un immense honneur pour moi d’en avoir comme amis.