Il n’y aurait donc personne pour défendre l’honneur de Genève, vilipendée par tous les médias français et par les politiques du même pays? La France veut blanchir l’image désastreuse de ses élus, de ses ministres. Elle veut la transparence totale de ses édiles. Donc, publication rendue publique de leur patrimoine. C’est bien… mais c’est de la poudre aux yeux des gogos. Et bien sûr, le bouc émissaire serait Genève qui passe en boucle sur toutes les télés de ce pays.
Jusqu’à la nausée. Voyez donc cette ville et ses banquiers rapaces qui détournent du droit chemin nos hommes politiques. On croit rêver. Et c’est vrai que le silence des politiques genevois devient assourdissant. Mais de quoi parlons-nous ? Le gouvernement français nous dit qu’il faut moraliser la politique, qu’il faut de la moralisation, qu’il faut de la morale, bref il faudrait inventer le verbe « moraler », qu’il puisse le décliner à tous les temps. Ce qui veut dire, qu’il y aurait des brebis galeuses dans les élus ? Et sûrement beaucoup ? Pourquoi ? Pace que faire la politique en France est un métier. Ce n’est pas une vocation ou le soucis de participer à la vie publique, ou contribuer à l’amélioration du bien commun ou essayer d’améliorer la vie collective. Non, c’est d’abord un job. Job, payé par l’état et bien payé. Bien entendu, puisque se sont ceux qui sont élus qui décident, plus ou moins, c’est sûr, de leurs salaires et avantages qui vont avec. Prenons un député. Il touche en indemnités dans les 7 ou 8000 euros. Il s’y ajoute environ 6000 euros pour ses frais, qu’il dépense comme il veut. Voyages gratuits en train, première classe et tout un tas d’avantages plus ou moins obscurs. Et chaque année de mandat compte double pour le calcul de la retraite. Bon, admettons. Mais il peut cumuler avec d’autres mandats électifs, être aussi maire d’une grande ville par exemple et toucher ainsi un deuxième salaire et d’autres avantages en plus. Mais il peut également continuer son métier s’il en a un autre, si si, ça peut arriver. S’il travaille dans la fonction publique, il ne perd aucun droit et retrouve son poste au cas où il perd une élection. Le tout est payé par les impôts, évidemment. Ce qui fait que beaucoup d’hommes politiques vivent toute leur vie en étant « salarié » de l’état français. Ce qui entraine une autre question. Comme je l’ai écrit, chaque député ou ministre doit en début de mandat ou de fonction remettre, une déclaration de son patrimoine, financier et immobilier. Et à la fin de son mandat, il redonne une déclaration, ce qui permet de voir s’il y a une différence suspecte. C’est ce qu’a fait le sieur Cahuzac mais il a omis de déclarer des comptes, ceux de Singapour, par exemple. Donc, déclaration du patrimoine mais que personne ne vérifie et chacun fera ce qu’il voudra. Mais, il y a plus fort encore. Celui qui commence jeune en politique, comme le président Hollande, déjà conseiller sous Mitterand au début des années 80. La suite, prochainement.