De ma fenêtre

Enfin

Ce n’est pas une fenêtre (encore moins la mienne)

C’est un passage même et parfois de courants d’air

Si on y prend garde on peut attraper un rhume

C’est très gênant

Cela vous éloigne du monde

Oh, vous me direz, le monde n’est pas si beau !

Surtout celui perché au bout de mon regard

Monocle triste

Au loin

Une espèce d’immeuble lépreux

Qui sabre le ciel de ses prétentions herculéennes

Mais c’était l’époque du social

Du boum-boum badaboum tac tac

Eco

Econono

Economique

Mirifique

Comique

Fallait loger les fourmis

Gîte et couverts

Loyer pas cher

Clair de lune en absence

Soleil en jachère

Et alors ?

Les congés payés ne sont pas pour le bronzage des chiens !

Petits salaires

Petites misères

Petites prisons qui se délabrent

Construites par eux-mêmes

Pas facile la tendresse dans le béton

Les enfants épanouis aussi

Heureusement on peut les emmener humer

L’herbe verte des troupeaux de villas

Où poussent les soleils de jour

Dans des carrés majuscules

Enclos de belles pierres tranchantes

Où paissent des gens poussiéreux

Qui broutent leurs millions

Qu’il faut astiquer sans arrêt

Serviteurs et bonnes

Chauffeurs et nounous

Vos papiers !

Ah !

Ne soyez pas grossier

S’il vous plait

Le silence feutré

By by et à jamais

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De cette nuisance cyclopéenne

Je ne vois qu’un bout

Et sa couleur

A suivre…