Eh bien, nous y voilà ! Des élections et des discussions. Des élections qui ne devraient pas changer grand-chose dans une ville mise sous calmant depuis si longtemps. Et qui risque de se retrouver sous perfusion, tant les choses deviennent précaires et se suspendent non à la ville, voire au canton, mais à l’extérieur qui petit à petit impose sa loi, ses lois. L’Europe, ce monstre avide ,a pondu son œuf de coucou dans la République de Genève et prend le pas sur sa souveraineté. Il paraît, disent les techno prophètes, que sans Europe rienn’ira et sans l’Euro, point de salut. Ces fonctionnaires qui ont déjà fait plier le pays qui, oh, une bagatelle, me direz-vous, ce fameux pays qui inventa la démocratie. Car le comble, c’est que chaque pays organise des élections pour le gouverner mais ce sont des fonctionnaires non élus qui dirigent et imposent leurs pensées et les lois et contraintes qui vont avec. Alors dans cette Europe, c’est marche droit ou crève tordu par notre bon droit. Déjà le secteur bancaire a plié, pas encore ses bagages, mais la voiture est prête. Arrive le secteur du trading, des grands groupes qui vont, soit ne pas rester… Soit partir… soit trouver une solution qui les satisfassent. Mais leurs fenêtres sont ouvertes et la porte entre-ouverte. Bien entendu, direction chômage pour beaucoup. Procter et Gamble, par exemple, est sur les starting bloc. 3000 employés. Troisième employeur du canton. L’Europe veut la peau de Genève et d’autres cantons, aux forfaits fiscaux trop avantageux à ses yeux. Concurrence déloyale dit-elle. Remarquez bien que la concurrence déloyale dont on parle , cette accusation vicieuse et perfide, vient de pays et d’un en particulier, la France pour ne pas la nommer, qui pratique un taux d’imposition tellement confiscatoire que quoi que vous fassiez, vous serez toujours « un concurrent déloyal ». C’est que, quand on plane dans les hautes sphères de l’imposition outrancière, on aime bien que les autres y montent aussi, car pourquoi descendre si je peux imposer cette montée vers les enfers fiscaux. La France en dernière place d’une longue liste pour le temps de travail mais première pour la retraite. Et pendant ce temps, Londres, que personne n’oserait embêter, vient démarcher tranquillement les grands groupes internationaux sur l’arc lémanique et vante sa faible imposition fiscale. Qu’on ne s’y trompe pas, la bataille sera dure et sans pitié et les chômeurs tant qu’ils sont chez le voisin, l’Europe s’en fout. La Suisse a laissé l’Europe à sa porte, l’Europe va lui faire payer cash ce refus. Comme une maîtresse éconduite, elle va tapiner à Genève et mettre la ville à l’amende. Alors à ces élections, personne ne parle des enjeux majeurs. Les uns veulent moins de frontaliers, les autres augmenter les impôts pour boucher le trou du déficit qu’ils ont eu même forés. D’autres promettent tant que demain la lune accostera dans la rade et inaugurera ce fameux pont, véritable serpent du lac. Alors, bien sûr, nous ne sommes pas là pour blanchir les banquiers véreux et autres officines louches. Mais, prend-on les Suisses pour des cons incapables de régler eux-mêmes certains travers de leurs banquiers. Non, le problème est ailleurs. L’Europe est malade de jalousie de l’économie suisse et genevoise. L’Europe qui après avoir pillé le monde par ses colonies esclavagistes en est réduit à faire les poches de ses voisins pour continuer à mener grand train. Et la France qui a peur d’une poignée de syndicalistes gavés comme des cochons, veut le beurre, l’argent du beurre, la crémière, la ferme et les vaches. Et la moindre défaillance de ces futurs élus sera un arrêt de mort pour ce qui est encore une ville et un canton où il fait bon vivre, où les gens sont encore polis et serviables. L’enjeu est là et votez comme vous le souhaîtez, vous aurez de toute façon tort ou bien raison peut être.