Il y a 100 ans, l’Europe fêtait dans la liesse, la nouvelle année 1914. Et puis ce fut la guerre, une gigantesque boucherie durant 4 ans, au cœur du vieux continent et qui fit des millions de morts, d’estropiés, de gazés, de fous, ‘phelins. Je pensais à cela, en 2014, car maintenant, c’est une multitude de petites boucheries qui se perpétuent à travers, non plus l’Europe, mais le monde. En 100 ans, nous sommes passés d’une guerre née en Europe et devenue mondiale à une diversité de guerres dans le monde et qui touchent l’Europe. Le monde à l’envers ou à l’enfer… Je me disais aussi, qu’offrir comme vœux pour cette nouvelle année ? Moins de guerres ? Mais il y en a plus, de plus en plus. Alors, plus de paix ?
Mais il n’y en a toujours moins. Tout ce qu’on peut souhaiter va à l’encontre de la réalité. Toutes les bonnes paroles se heurtent aux murs érigés, chaque phrase devient une tirade de mitrailleuse, chaque virgule est un corps allongé dans la rue,dans le sable, au fond de l’eau, chaque point se transforme en check point haineux et meurtrier, chaque mot nous revient dans la gueule comme un boomerang plein de sang, de larmes et de peur. Quelques esprits mal tournés ou ironiques, très ironiques, mais l’époque s’y prête, nous expliqueront, qu’au niveau strictement écologique, ces guerres de proximité, qui ne s’exportent pas ou si peu et si peu loin, sont un bon pas vers une économie rationnelle et pourquoi pas, un développement durable. Car chaque petite guerre à des vertus écologiques. On recycle tout ce qu’on trouve, la consommation est réduite à sa plus simple expression, l’eau devient un bien précieux qu’on ne gaspille pas, les gens se déplacent en grand nombre et à pieds, la nourriture est partagée, vivre sous la tente, la même pour chaque famille, résout le problème de logements et toutes ces constructions hideuses en bêton. Constructions qui ne résistent même pas à un misérable petit coup de canon, soit dit en passant. Et puis chacun peut faire pousser quelques légumes et se doucher ou laver ses affaires sous la pluie. Enfin, le soir, débarrassé de la télévision, on peut conter des histoires aux enfants et leur apprendre la carte du ciel. L’utopie par la guerre… Parce qu’un monde utopique sans la guerre est exactement ce que nous vivons dans ce monde qui est le nôtre. D’ailleurs, beaucoup de pays en guerre ont si bien compris le message, qu’il se crée maintenant des mini guerres à l’intérieur même de la plus grande. Avant voyez-vous, la guerre c’était noir ou blanc, un bloc contre un bloc. Maintenant, cela commence un bloc contre un bloc, puis chaque bloc se divise en mini blocs qui se tirent dessus tout en visant le gros bloc en face qui lui-même divisé en d’autres mini blocs, etc., etc… A la fin, on espère qu’il restera au moins une main de chaque côté pour se la serrer le jour venu. Je n’aurai peut-être pas du abuser de la bûche de Noël ou des huîtres au nouvel an, ces agapes me font souvent raconter n’importe quoi, alors que je voulais juste vous souhaiter une bonne et heureuse année, mes chers lecteurs d’Hebdolatino, ainsi qu’à toute la rédaction qui a bien du mérite de me supporter. Alors bonne année 1914… euh non, 2014 !