Et quand quelques hirondelles firent le printemps, Genève s’écria, vivement cet été ! Il poussait un encore jeune soleil, mais il était prometteur pour la récolte de juillet et août. Les terrasses riaient à tables déployées, les parasols se faisaient d’ombre et de lumière, les coktails frissonnaient de glaçons et fleuraient bon la pastèque ou la fraise. Et chacune, chacun, de montrer un halage léger mais de bon aloi et d’insouciance en insouciance, les discutions, n’étaient que vacances prochaines ou fêtes de Genève. Le soleil est une auréole sur Genève où les seins des femmes se montrent joyeux. Les gens sont plus détendus, les visages perdent beaucoup de cette austérité pluvio-hivernale souvent enserrée par une cravate au nœud coulant des pendus. Le soleil est un bon entremetteur ou un cupidon ou un maquereau, mais il rapproche, d’abord les verres puis les gens qui les tiennent. Et si au printemps les femmes sont fleurs qui surgissent des lourds manteaux gris, en été elles s’épanouissent en robes légères comme un souffle parfumé. Mais voilà… Le réchauffement climatique, fils prodigue devenu des pollutions mers et terres, nous revient pour quémander son dû. Et il est exigeant le bougre. Il a erré, les mains dans les poches des siècles durant tandis que nous dilapidions son capital sympathie et puis son capital et puis sa sympathie. Alors, il nous demande des comptes au nom de ses mers et de ses terres. Il est vicieux en plus. 2 ou 3 jours de fortes chaleurs pour nous appâter sous un ciel en bleu de chauffe et vlan, 30 jours de pluie, ‘ages, de grêles, de vent, de froid et de temps en temps, un peu de soleil, juste pour mieux nous faire regretter notre bêtise à ne pas écouter ou comprendre. Notre courte vue sur une génération, la nôtre et après le déluge. Non, non, le déluge c’est maintenant, pour paraphraser un slogan porteur qui ne dura que le temps d’une allumette. Alors que nous avons signé un pacte d’agression longue et constante contre notre monde et que maintenant nous devons rembourser cash. De l’été nous n’avons eu qu’une parenthèse de paradis perdu. Et cela ressemble bien à un début d’une pénitence. Tenez, par exemple, nous nous plaignons des méduses, toujours plus nombreuses, toujours plus envahissantes sur nos plages humides. Et on aura beau les canarder avec des boites de thon en boites, que cela les fera rire. Mais nous avons fait notre choix. Le thon c’est si bon, en boite, en sushis, en steaks. Et le thon, prédateur naturel des méduses, il y en a de moins en moins, sauf au naturel dans nos assiettes ou avec une mauvaise huile d’olives pour ceux qui préfèrent. Et moins de thons, c’est aussi plus de plancton et plus de plancton c’est le top pour les méduses. Savez-vous, qu’une espèce de méduses pond 100 000 œufs par jour, Qu’une autre espèce, arrivée à maturité, explose en milliers de morceaux et chaque morceau devient une méduse qui a son tour, etc. Bon, la semaine prochaine, promis, je continue à vous écrire de ce grand absent d’été.
A suivre…