Voilà, le premier tour des élections dans le canton de Genève a livré son verdict, sans grande surprise, il est vrai. Il confirme, ce que nous voyons de plus en plus en Europe, une poussée très sensible, des mouvements, qu’on appelle populiste du côté des optimistes ou d’extrême droite chez les pessimistes.

Populiste étant un mot condescendant des élites qui se prétendent supérieures pour désigner le peuple, le populaire, le populo, forcement dépourvu d’analyses politiques de haute volée et qui s’engagent ou engagent son vote pour des formations trop terre à terre pour être honnêtes, bien sûr. Le problème avec la mare politique, c’est que, premièrement, la gauche trouve que le poisson est bien dans son eau, nourri de belles pensées humanistes, sociales, généreuses, internationalistes mais qu’il faut améliorer son eau par quelques impôts supplémentaires. Deuxièmement, la droite, à part vouloir vendre le poisson, libéralisme oblige, trouve que son poisson n’est pas assez bien nourri car il faut trop distribuer la nourriture à d’autres poissons étrangers à la mare ou exclus de la dite mare, qu’il faut laisser grossir son poisson et pas la peine d’améliorer son eau avec des impôts supplémentaires qui ne servent qu’à nourrir d’autres poissons, etc., etc… Les mouvements populistes, eux, prennent un peu de démagogie à gauche, un peu de démagogie à droite mais surtout, ils s’adressent au pêcheur. Et coup de génie, ils disent au pêcheur, les partis de gauche sont trop intellectuels, les partis de droite sont trop matériels, il ne reste que nous ou bien le centre mollasson qui suit le courant dominant. Car le centre est de droite ou de gauche, il parle à son poisson soit à droite, soit à gauche, jamais devant, car il ne faut pas l’effrayer et troubler son eau bien tranquille, dormez poisson, il n’a rien qui change, alors le centre sans un hameçons réellement politique, utilise une épuisette.

Donc les grands gagnants, sont l’U.D.C. et le M.C.G. L’U.D.C. ou Union Des Contres, est contre tout car c’est un parti national. Le M.C.G. ou Mouvement Contre les Gaulois est surtout local, donc il est moins contre tout mais contre seulement les Gaulois frontaliers. Mais ce sont deux partis comme faux jumeaux, l’ADN commun « contre » mais l’un a les frontaliers en ligne de mire, l’autre, tous les étrangers mais ils se rejoignent, en bons Helvètes qu’ils sont pour combattre, par exemple, l’invasion des légions roumaines. Quoique, le M.C.G. soit plus subtil, Genève ville internationale oblige, que L’UD.C. qui du haut de ses gros sabots utilise l’arbalète automatique à répétition, tire sur toute personne dont l’arbre généalogique ne remonte pas à Guillaume Tell. Le M.C.G. lui, tire sur tout Gaulois frontalier, voleur du bon pain des Genevois et qui est prêt, le fourbe, à accepter un salaire de misère, misère suisse quand même. En effet le frontalier ne trouve pas de travail en Gaule, ou à un salaire de misère, norme gauloise tout de même. Il y deux orateurs dans ce parti, deux tribuns qui ne parlent pas aux grandes foule d’une tribune dans un stade mais se répandent à la Tribune de Genève. Deux tribuns sur trois candidats de ce parti qui pourraient être élus au Grand Conseil c’est impressionnant en statistique pourtant… le plus remarquable c’est qu’ils ne tiennent pas du tout le même discours. L’un, Poggia, exprime son refus de tout frontalier pour travailler à Genève. Il ne veut plus voir un seul Gaulois à un poste qui doit être uniquement occupé par un Genevois et ainsi il n’y aura plus de chômeurs car les milliers de postes libérés permettront à tout bon Genevois d’avoir ainsi son travail. Notons au passage que si Genève avait toujours pratiqué cette politique, peut-être qu’il ne serait pas là pour le dire. Mais il l’a dit si fort que cela a réveillé son compère Stauffer qui s’est vite empressé de mettre un peu de lait dans ce violent café noir et désavoué implicitement son frère d’armes. Ambiance, ambiance… digne de la cacophonie du gouvernement gaulois. Je ne vous ferais pas l’affront de vous expliquer le non fondé ou l’incohérence, voire l’incompétence du discours du M.C.G. d’autres personnes plus autorisées que moi, comme le grand patron du H.U.G. s’en chargent. D’autant plus que le gouvernement gaulois en pleine crise éruptive d’impôts et autres taxes est assez grand pour dissuader maintenant les frontaliers de travailler en Helvétie, il préfère les voir, sans doute, bons chômeurs en Gaule. Comme quoi, la gauche gauloise et le M.C.G. se rejoignent mais par des chemins différents. Le M.C.G. veut empêcher le vol du travail pour le réserver à des genevois qui n’en veulent pas, le gouvernement gaulois veut, lui, empêcher le vol de ses travailleurs pour un travail qu’il n’a pas à lui proposer. Cela rappelle aussi cette litanie d’il y a longtemps, quand on accusait les italiens de voler le travail des français puis les espagnols de voler le travail des italiens puis les portugais de venir voler le travail des italiens et des espagnols, puis les polonais etc., etc… Manquait plus que les Roms pour venir voler « le travail » des sdf.